Tout d’abord, le nom de la commune, Saint Adjutory, est attesté sous la forme ancienne latinisée Sancto Adjutorio en 1281.
Adjutory est la forme savante (le « y » final était jadis atone). Adjutor (« celui qui aide ») serait le véritable nom de saint-Maixent « qui aurait pris ce surnom après avoir quitté Agde, sa patrie, pour échapper aux recherches de sa famille ». Maixent, saint poitevin, est mort en 515.
L'église
L’église Saint-Maixent est un édifice roman du XIe siècle. Elle fut incendiée en 1569 par les protestants, rebâtie au XVIe siècle et restaurée en 1956. Les plus anciens registres paroissiaux remontent à 1648.
A l’intérieur, un intéressant tabernacle en bois peint et doré surmonte l’autel dans le sanctuaire. Décoré de motifs végétaux, rythmé de colonnes torses, il est orné de cinq statuettes dont le Christ en croix et Saint Joseph portant l’enfant Jésus. Il date du 17éme ou du 18éme siècle.
La cloche
Sur la cloche de l’église de Saint-Adjutory, est inscrit ce texte :
« YHS MARIA St MAISSANT DE S’ESTORY
1627 GLAVDE DAVPHIN ESCVYER
SIEVR DE L’ACADOVE PARIN
DAMOYSELE SVSANNE BARDOVNIN M FAME DE CHARLES
JVLIEN CHEVALIER SEIGNEVR DVMENYEV »
Ce qui voudrait dire qu’en 1627, la cloche baptisée MARIA a reçu pour parrain le Châtelain de Lacadoue et pour marraine la femme du Seigneur du Château du Mesnieux.
On raconte qu’un habitant de Saint-Adjutory, pour éviter que la cloche de l’Eglise ne soit détruite pendant les guerres de religions, l’aurait cachée dans sa pipe.
Cette histoire fait sourire, mais elle devient réaliste quand on se rappelle que le système métrique n’a pas toujours existé et qu’il fallait environ 55 litres pour faire un boisseau et qu’avec 12 boisseaux on pouvait remplir une pipe.
Le litre, le boisseau et la pipe étaient les unités de contenance de l’époque. Leurs valeurs étaient approximatives et pouvaient varier selon les régions. Il paraît donc facile de faire tenir une cloche dans un tonneau (pipe) de 660 litres environ.
Le lavoir
Après être passée devant le bief du vieux moulin, l’eau de la Bellone continue son chemin jusqu’au lavoir.
Celui-ci devait être, au moment de sa construction, après 1840, un grand progrès pour le confort des nombreuses lavandières de l’époque.
En effet, il était couvert. Il était abrité du vent du nord par un mur muni d’une porte d’accès qui pouvait se fermer (on peut encore voir les gonds qui soutenaient cette porte). Mais mieux encore, pour éviter les courants d’air, l’arche du pont était fermée par un volet fixe en bois. Ce panneau était également utile lors des fortes crues car il n’entravait pas la circulation naturelle de l’eau grâce à sa partie basse entièrement mobile.
Bien qu’en mauvais état, on peut encore voir ce volet et son panneau mobile.
La Bellone
Cet affluent de la Tardoire, long de 14 km, prend sa source sur la commune voisine de Mazerolles. La Bellone arrose Saint Adjutory avant de se perdre en aval sur la commune de Taponnat-Fleurignac. Là, elle est engloutie par plusieurs gouffres caractéristiques de la région karstique qu’elle traverse alors. C’est une rivière de 1ère catégorie.
Le Château du Mesnieux (privé)
Dominant la vallée de la Bellone dans un site boisé, le château du Mesnieux date de la fin du XVIe siècle – début du XVIIème siècle.
Le corps de logis rectangulaire à 2 étages. Une grosse tour d’angle ronde en poivrière et une tour carrée en demi hors d’œuvre disposée en éperon, en assuraient la défense. Une galerie de mâchicoulis couronne la tour carrée recouverte d’un toit de tuiles plates en pavillon. Cette façade rappelle quelque peu la grange du Quayre à Chassenon.
Logis de Chabrun (privé)
A deux kilomètres au sud du bourg de Saint Adjutory, près du château du Mesnieux, se trouve le logis de Chabrun. C’est un ancien édifice du XVIIème siècle situé au centre d’un vaste domaine.
Logis de Lacadoue (privé)
Le logis ou château de La Cadoue, datant du XIème siècle, est situé à environ 1km à l’ouest du bourg de Saint Adjutory. Il se trouve au carrefour d’une route gallo-romaine et de l’ancien chemin encore appelé « chemin des Templiers » allant de la Rochefoucauld à Montemboeuf.
Château de Russas (privé)
Le château fut construit au XVIe siècle. Pendant la révolution, Russas servit d’entrepôt de bois et de minerai de fer pour alimenter la forge de Ruelle. Au XIXe siècle, le propriétaire s’employa à reconstruire Russas dont il ne garda que le pigeonnier et les écuries du XVIe siècle. Son fils édifia peu après 1825 un château néo Louis XIII, fort élégant, en pierres de qualité, toujours propriété de cette famille.
Une partie de ce domaine sert actuellement d’élevage équin où se côtoie une variété intéressante de chevaux.
Une fontaine de Dévotion
Elle se trouve au pied de l’église et guérit, disait-on, de l’énurésie (incontinence chez l’enfant ou plus rarement chez l’adulte) mais aussi de l’épilepsie et des dartres.
La croix de bel air
A l’intersection du chemin qui reliait le château de la Vacherie au château du Mesnieux et de la route qui relie Saint-Adjutory à la Croix de Paille, se trouve une simple croix de pierre. Ce petit édifice se nomme « la croix de Bel air ».
Pourquoi ce nom ?
Peut-être en hommage à un hypothétique chevalier de Bel air. Mais nul ne le sait de façon certaine. Plus simplement, peut-être parce que l’hiver, quand une personne s’agenouillait pour prier au pied de cette croix, elle était vraiment à bel air : bien exposé au vent froid venant du nord, que pas une haie, pas un bosquet n’arrêtait.
Le vieux moulin
En continuant le chemin en direction du château du Mesnieux, vous pouvez rejoindre la Bellone et voir les restes du vieux moulin.
De ce dernier, il ne reste qu’un pan de mur avec deux ouvertures, une porte et une fenêtre. A l’arrière, on peut encore voir le bief dans lequel était emmagasinée l’eau prélevée dans le ruisseau et qui servait à faire tourner la roue du moulin.
Il a été habité jusque vers les années 1850, avant d’être laissé à l’abandon.
Maquis et résistance durant la seconde guerre mondiale
La résistance s’organise rapidement en Charente, séparée en deux par la ligne de démarcation qui passe notamment à La Rochefoucauld. Le maquis Bir Hakeim du nom de la 1ére victoire du général Leclerc en Lybie sur les troupes du maréchal Allemand Rommel en juin 1942 est le plus grand de la région.
La plaque en mémoire des frères Canivenc, membres de ce réseau et habitants de la commune, est érigée au milieu d’un agréable petit jardin dominant l’église à l’emplacement de l’ancien cimetière.
La Grenouille
Donc maintenant que vous connaissez un peu mieux Saint Adjutory, et si vous alliez y faire un tour ?
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